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Laurence - Alors, comme ça, tu as repris contact avec une de tes ex ?
Éric - Oui. Je lui ai téléphoné.
Laurence - Et alors ?
Éric - Nous avons devisé gaiement sur toutes sortes de sujets. Ah, les souvenirs !
Laurence - Des souvenirs avec toi ! Hum ! Elle a apprécié ?
Éric - Ben oui, enfin je crois ! Nous nous sommes rappelé les moments émouvants de notre passion commune. Les petits riens qui, bien des années après, prennent une importance considérable…
Laurence - Par exemple ?
Éric - Je lui ai rappelé cette longue promenade en forêt, à la nuit tombante, main dans la main, protégé par les hautes frondaisons, dans la douceur d'un soir d'été.
Laurence - Et elle, elle s'en souvenait ?
Éric - Bien sûr ! Mais je ne lui ai pas parlé du moment où je l'ai coincée entre un taillis et un tronc d'arbre et où je l'ai prise sauvagement. Très bon souvenir…
Laurence - Je vois…
Éric - Ah lala, sa petite culotte qu'elle a oubliée – elle avait un peu froid après, alors je l'ai réchauffée au mieux, mais je te passe les détails -, sa petite culotte disais-je, faisait un point blanc dans la pénombre…
Laurence - Bonjour le souvenir… Et tu lui as parlé de quel autre moment ?
Éric - Je voulais lui faire plaisir, alors je lui ai parlé de ma première invitation chez ses parents. "Quelle merveilleuse soirée ! lui ai-je dit. Ton père, si affable, ta mère, tellement accueillante… Je me sentais chez moi…"
Laurence - Et en réalité ?
Éric - Une horreur ! Ennuyé toute la soirée… Par contre, quand je lui ai fait subir les derniers outrages dans la voiture sous les fenêtres de ses parents, ah là ! C'était très bon… J'en ris encore, quand sa mère est descendue, nous croyant en panne. Ah, la tête qu'elle a faite ! Très bon souvenir.
Laurence - Mais tu ne lui en as pas parlé ?
Éric - Non, bien sûr ! Elle est romantique, je te dis. Je lui ai rappelé mes fleurs, un énorme bouquet, qu'elle avait découvert étalé sur le lit.
Laurence - Et, bien entendu, tu l'as prise sauvagement sur les fleurs…
Éric - Je te l'ai déjà racontée, celle-là ?
Laurence - Non. Une intuition.
Éric - Ah bon ! En fait, elle ne se rappelait que des draps qu'il avait fallu changer et des épines des roses qui l'ont meurtries des jours durant…
Laurence - Chacun sa version, si je comprends bien.
Éric - Remarque, j'ai eu la correction de ne pas lui parler de la fois où elle avait tellement crié que les voisins s'étaient plaints, ni de celle où on était dans la cave de ses amis au bord de la mer. Vite fait bien fait sur le casier à bouteille. Ah, je ne perdais pas de temps à l'époque … Par délicatesse, j'ai occulté aussi quand je l'ai…
Laurence - Oui, ça va, on imagine la suite. Mais, en fait, c'est quoi, ton meilleur souvenir avec elle.
Éric - Notre rencontre. La première fois. Nous en avons parlé d'ailleurs. J'en ai encore les larmes aux yeux. Ah, romantisme, quand tu nous tiens !
Laurence - Elle s'en souvenait aussi ?
Éric - Bien sûr ! Mais c'est drôle, avec le temps, nous n'étions pas d'accord sur quelques détails, qu'elle m'a rappelé, et qui m'avaient complètement échappés.
Laurence - Comme ?
Éric - Eh bien, par exemple, je me souvenais comme si c'était hier de l'avoir vue arriver à cette soirée - moi, au bar, un sourire aux lèvres, sûr de moi, dans une attitude fière et altière -, elle, belle, fine, délicate… C'était comme dans un rêve…
Laurence - Et elle, quel souvenir en a-t-elle ?
Éric - Elle m'a affirmé que j'étais soûl fini, accroché au bar comme à une bouée, et que si c'était pour moi comme dans un rêve, c'est que j'avais les yeux vitreux et le regard chaviré. C'est marrant, tu as raison, comme chacun a sa vision des choses…
Laurence - Oh, elle a du confondre avec un autre.
Éric - Sûrement. Ensuite, elle m'a raccompagné chez moi. Enfin, en bas. Elle n'a pas voulu monter la première fois. Chaste et pure elle était.
Laurence - Et sa version à elle ?
Éric - Il paraîtrait ... !!! que ses amis l'ont supplié de me ramener, c'était sur son chemin, qu'elle m'a presque porté jusqu'à l'ascenseur et qu'elle avait dû donner son tailleur à nettoyer. Je doute. Mais bon. C'est loin tout ça, tu comprends…
Laurence - Bien sûr. C'est très compréhensible… Beau début ! Et elle est quand même tombée amoureuse de toi ?
Éric - Pas tout de suite. Quoique. Je crois que cette première soirée a été déterminante. Malgré tout, mon charme l'avait marqué. Quelque part. La preuve, c'est qu'elle s'est jetée dans mes bras quelques mois plus tard…
Laurence - Ah oui ! Raconte.
Éric - Sur le coup, à mon grand étonnement, il semblait qu'elle ne souhaitait pas me revoir. Je pense qu'elle avait compris qu'elle ne résisterait pas à mon charisme longtemps… Et que si elle me revoyait, elle tomberait amoureuse trop vite. Elle se préservait en quelque sorte. Mais quelle ténacité tout de même ! Elle a tenu plus de six mois. Eh puis, un jour, elle a craqué.
Laurence - Pour toi ?
Éric - Pas exactement, elle a craqué parce que son chéri de l'époque l'avait trompé. Elle a voulu se venger, et j'étais là…
Laurence - Opportuniste sexuel, cela s'appelle. Profiter de la faiblesse passagère d'une femme pour en profiter lâchement, tu peux être fier !
Éric - Quelle belle histoire tout de même !
Laurence - Qui a duré ?
Éric - Exactement une semaine. Juste le temps de me faire inviter chez ses parents, d'une promenade en forêt, de voir quelques amis, de faire quelques galipettes, et puis, pfuit, elle est repartie avec l'autre…
Laurence - Elle est toujours avec lui.